" De la chambre de l’hôtel je pouvais distinguer les toitures de cuivre horizontales du palais impérial, émergeant discrètement de la futaie, une brume légère couvrait les douves de l’ancienne forteresse, Et au loin, le cône du mont Fuji. Je suis né ce printemps-là de 1985, où je débarquai pour la première fois sur le sol du Japon éternel. J’allais rencontrer les architectes et théoriciens du Métabolisme, Tange, Kurokawa, Kikutake, Maki, Isozaki, qui tous m’avaient fait rêver et suggéré mes premiers dessins. J’étais heureux. Un gamin. Et puis, la tour-capsule Nakagin de Kurokawa, fut livrée aux démolisseurs. Un crève-cœur. Quelques mois pour la désosser et récupérer les cellules préfabriquées que les musées du monde entier allaient se disputer la primeur de l’exposition. Trop tard. Les théories de Kurokawa et de ses amis du Métabolisme qui avaient initié une architecture de métamorphose, modulaire, évolutive et flexible, n’avaient pas convaincus. Quelques étudiants peut-être ! Dont j’étais. Attiré par l’imaginaire de mes pensées et le plaisir à les envisager. "

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